Suite au conseil communal du 27 décembre 1984 dont bon nombre de points avaient été annulés (une fois de plus), par les autorités de tutelle, un conseil communal avait été convoqué pour ce jeudi 21 février à 18 h.
Beaucoup de points se trouvaient par conséquent à l'ordre du jour de ce conseil : 31 exactement auxquels 6 points furent encore ajoutés.
Le programme était donc copieux et nous étions assurés d'être à nouveau bon partants pour une séance marathon.
Mais une fois de plus « l'événement » était dans l'air.
En effet, dès l'arrivée des conseillers communaux Retour à Liège à la Maison Communale, et ce sur le coup de 17 h. 30, ils purent constater que beaucoup de monde se pressait à la porte d'entrée.
Cette impression fut immédiatement confirmée dès l'ouverture des portes à 18 h. précises. De nombreux photographes se pressaient au devant d'une assistance de supporters de l'opposition.
L'on remarqua également dans le public, outre des « habitués », le président de la VU entouré de quelques-uns de ses députés et flanqué de plusieurs individus à la mine patibulaire.
Il allait certainement se passer quelque chose.
Dès le premier point de l'ordre du jour, les quolibets à rencontre de José Happart commencèrent à fuser.
C'est également à ce moment que le huis clos fut décidé (à la majorité des 2/3 des voix) pour les points qui le permettaient.
C'est alors que les choses se gâtèrent : Vic Anciaux et sa clique se mirent à chahuter.
José Happart, voyant que le secrétaire communal ne parvenait pas à fermer les portes afin de faire respecter la décision qui venait d'être prise, se leva afin d'aller fermer les portes lui-même.
Une bousculade s'en suivit et c'est là que se passa une chose tout à fait aberrante : José Happart fut ceinturé par H. Broers, V. Anciaux et une 3e personne. Il fut tout bonnement bousculé, jeté à terre et roué de coups. Tout cela sous les yeux de la gendarmerie qui était sur place.
Le Député-Bourgmestre ne dut d'ailleurs son salut qu'à l'intervention de plusieurs conseillers Retour à Liège qui s'interposèrent.
Mais tous ces détails, vous les avez certainement lus dans la presse.
Ce que je voudrais plus particulièrement vous dire en ces quelques lignes, c'est que une fois de plus, H. Broers y était encore allé d'un « numéro » particulier.
Ainsi, le lendemain, sur les antennes de RTL télévision, dans le cadre du journal télévisé, le « brillant » professeur de français de l'école provinciale, s'exprima dans un français plus qu'approximatif en prenant son air innocent et argumenta qu'il n'avait rien à voir avec la présence de la délégation des membres VU la veille au conseil communal et qu'il condamnait leur attitude. Cela; ce fut le bouquet !
Sachez, chers lecteurs, que non seulement H. Broers a pris une part active au pugilat, mais qu'en plus, il avait l'air de ne pas repousser du tout les offres de service des membres de la VU.
Monsieur Broers, si vous vous prétendez aussi « blanc que l'agneau qui vient de naître », pourquoi n'êtes-vous pas resté assis sur votre chaise comme l'ont fait vos 4 colistiers ?
Pourquoi a-t-il fallu que vous alliez vous mêler de ce qui ne vous regardait pas ?
Pourquoi a-t-il fallu que vous contribuiez à cette chose folle qui consiste à voir un Bourgmestre, Président de séance et Chef de la police de surcroît, jeté à terre et roué de coups dans sa propre salle du conseil ?
La fermeture ou la non-fermeture des portes ne vous incombait pas, ce n'est ni votre problème, ni votre responsabilité !
Tout cela vous l'avez fait, une fois de plus, le cœur léger car vous savez bien que vous jouissiez de l'impunité la plus complète !
Monsieur Broers, l'expression orale est permise, même virulente, elle ne fait de tort physique à personne et elle est unanimement reconnue comme faisant partie intégrante de la vie politique.
Mais les coups, cela non ! Vous êtes allé trop loin, vous et vos sbires ! La violence est l'apanage des faibles.
Fallait-il que vous manquiez d'arguments pour en arriver là et vous abaisser si bas. Vos méthodes sont à la mesure de vos arguments, rien de plus.
Votre attitude est purement inqualifiable et vous ne valez d'ailleurs pas les quelques lignes qui vous sont consacrées ici.
Chers lecteurs, ne croyez pas les balivernes de Voerbelangen et consorts. S'ils en sont arrivés là, c'est que l'équipe au pouvoir les met hors d'eux. Une fois de plus, nous venons d'en faire la triste expérience.
Vous ne m'en voudrez pas de ne pas vous avoir entretenu des points forts de l'ordre du jour. Ils ne sont, à mes yeux, pas aussi importants que les faits graves qui se sont produits ce soir-là.
Je voudrais terminer en formulant un souhait; c'est qu'à l'avenir, Monsieur le Ministre de l'Intérieur veuille bien nous dire comment nous devons nous y prendre afin que nous puissions remplir notre mandat en toute sécurité !
Nicolas DROEVEN,
Chef du groupe "Retour à Liège"
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